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Le Musée du Mémorial de la Paix d'Hiroshima, inauguré en 1955 et conçu par l'architecte Kenzo Tange, retrace le drame du bombardement atomique du 6 août 1945. Ce musée émouvant présente des objets personnels des victimes, des photographies et des témoignages bouleversants qui permettent de comprendre les conséquences dévastatrices de l'arme nucléaire. L'exposition permanente se répartit sur deux bâtiments reliés, l'aile Est présentant le contexte historique et l'aile Ouest se concentrant sur les destins individuels des victimes. Plus d'un million de visiteurs venus du monde entier visitent ce lieu chaque année pour se recueillir et comprendre l'importance de la paix. Le musée propose également des audioguides en français pour enrichir la visite.

Le Parc du Mémorial de la Paix, inauguré le 1er avril 1954, s'étend sur 122 100 m² au cœur d'Hiroshima, sur une île au milieu du fleuve Ota. Conçu par l'architecte Kenzo Tange, ce vaste espace vert commémore les victimes du bombardement atomique du 6 août 1945 et promeut la paix mondiale. Le parc abrite une soixantaine de monuments dédiés à cet événement tragique. Chaque année le 6 août, une cérémonie émouvante rassemble des milliers de personnes pour honorer la mémoire des victimes. Au printemps, les cerisiers en fleur offrent un spectacle magnifique, symbole de renouveau et d'espoir. Le parc est un lieu de recueillement paisible où touristes et habitants se promènent entre les monuments, méditant sur l'importance de la paix.

Le Dôme de Genbaku, inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO en décembre 1996, est le symbole le plus poignant du bombardement atomique d'Hiroshima. Construit en 1915 par l'architecte tchèque Jan Letzel comme Hall de promotion industrielle de la préfecture d'Hiroshima, cet élégant bâtiment de style européen avec son dôme ovale était un point de repère dans la ville. Le 6 août 1945 à 8h15, la bombe atomique "Little Boy" explosa à 600 mètres d'altitude et à seulement 160 mètres de ce bâtiment. Miraculeusement, la structure centrale résista grâce à la force verticale de l'explosion, bien que tous les occupants périrent instantanément. Conservé dans l'état exact où il se trouvait après le bombardement, le dôme témoigne de la puissance destructrice des armes nucléaires tout en incarnant un message universel de paix. Des travaux de préservation ont été effectués en 1967, 1989-1990 et 2002-2003 pour renforcer la structure sans altérer son apparence.

Le Château d'Hiroshima, surnommé le "Château de la Carpe", fut construit entre 1589 et 1599 par le puissant seigneur Mori Terumoto, un des principaux vassaux du shogun Toyotomi Hideyoshi. Contrairement à la plupart des châteaux japonais perchés sur des collines, celui-ci fut édifié en plein centre-ville sur la plaine d'Hiroshima, au milieu du delta de la rivière Ota. Après avoir abrité 12 générations de la famille Asano pendant l'époque Edo, le château devint un site militaire stratégique durant l'ère Meiji. Le 6 août 1945, le donjon et la majorité des structures furent détruits par la bombe atomique, situés à environ 1 km de l'hypocentre. Reconstruit en 1958 en béton armé comme symbole de la renaissance d'Hiroshima, le château abrite aujourd'hui un musée fascinant retraçant l'histoire de la ville-château et de ses seigneurs successifs. Le cinquième étage offre une plateforme d'observation panoramique avec des vues spectaculaires sur Hiroshima et, par temps clair, jusqu'à l'île de Miyajima.

Le jardin Shukkeien, dont le nom signifie littéralement "jardin à paysages miniatures", est un magnifique exemple de jardin japonais traditionnel créé en 1620 par Soko Ueda pour le seigneur féodal Nagaakira Asano. Inspiré du célèbre Lac de l'Ouest à Hangzhou en Chine, ce jardin d'environ 40 000 m² utilise d'habiles jeux de perspectives pour représenter en miniature de grands panoramas naturels : montagnes, vallées, rivières, îles et forêts de bambous. Détruit lors du bombardement atomique de 1945, le jardin servit de refuge pour les blessés avant d'être magnifiquement restauré et rouvert au public en 1951. Aujourd'hui, c'est un havre de paix au cœur de la ville, particulièrement spectaculaire lors de la floraison des cerisiers au printemps et des érables écarlates en automne. Le jardin s'organise autour d'un grand étang central parsemé de 14 petits îlots, relié par des chemins serpentant et des ponts pittoresques, dont le célèbre pont Koko-kyo en arc de granit.

Okonomimura, littéralement le "Village Okonomiyaki", est une institution culinaire unique à Hiroshima. Ce bâtiment de 4 étages, reconstruit en 1992 sur le site d'anciens stands de nourriture d'après-guerre, abrite 23 à 25 petits restaurants dédiés exclusivement à l'okonomiyaki, la célèbre spécialité culinaire d'Hiroshima. Après la guerre, dans le quartier de Shintenchi, une cinquantaine de stands proposaient ce plat populaire qui nourrissait la population avec des ingrédients simples et bon marché. Le nom "Village Okonomi" fut donné par l'écrivain Minoru Kida, émerveillé par l'animation de ces échoppes. Dans chaque restaurant, les visiteurs s'installent autour d'une plaque chauffante centrale où les chefs préparent avec virtuosité l'okonomiyaki style Hiroshima : une crêpe de farine garnie de chou, viande ou fruits de mer, œuf, et surtout des nouilles soba ou udon grillées, le tout nappé d'une sauce spéciale créée par Sun Foods exclusivement pour Okonomimura. L'atmosphère conviviale et authentique en fait un passage obligé pour tout visiteur.

Hondori est la principale galerie marchande couverte du centre-ville d'Hiroshima, s'étendant sur environ 600 mètres dans l'arrondissement de Naka-ku. Cette arcade commerçante animée, qui a prospéré au début du XXe siècle, est devenue le cœur battant du shopping et de la vie sociale d'Hiroshima. Située perpendiculairement au point d'impact de la bombe atomique et non loin du Dôme de Genbaku, cette rue piétonne couverte offre un contraste saisissant avec les sites historiques voisins. Aujourd'hui, c'est le quartier préféré des jeunes d'Hiroshima qui s'y retrouvent en soirée et pendant les week-ends. La galerie regorge de boutiques de vêtements, de souvenirs, de restaurants, de cafés et d'espaces de divertissement. Ses nombreuses enseignes lumineuses multicolores créent une atmosphère vibrante et accueillante. Au bout de cette allée se trouvent également plusieurs grands centres commerciaux modernes comme Parco et Mitsukoshi, ainsi que l'entrée d'Okonomimura, faisant de Hondori le point de départ idéal pour explorer le centre-ville.

La Hiroshima Orizuru Tower, inaugurée en 2016, est une tour moderne de 50 mètres située directement à côté du Dôme de Genbaku classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Son nom provient du mot "orizuru" signifiant "grue en papier", symbole universel de paix au Japon. Conçue par l'architecte de renommée internationale Hiroshi Sambuichi sur la structure d'un ancien immeuble Mazda, cette tour écologique offre une expérience unique mêlant tradition et modernité. L'observatoire du 13ème étage, baptisé "Hiroshima Hills", propose une vue panoramique exceptionnelle sur le centre historique d'Hiroshima : le Dôme de Genbaku, le Parc du Mémorial de la Paix, le château et, par temps clair, l'île de Miyajima. La plateforme en bois de cèdre et cyprès, inspirée du sanctuaire d'Itsukushima, crée une atmosphère sereine et contemplative. Au 12ème étage, l'espace "Orizuru Hiroba" invite les visiteurs à plier des grues en origami et à les lancer le long de la façade vitrée pour participer à la création collective d'un mur multicolore de plus de 50 mètres, symbolisant les prières pour la paix mondiale.

Le temple Mitaki-dera, fondé en 809 par le moine Kukai créateur de la secte bouddhiste Shingon, est un joyau caché niché sur les pentes du mont Mitaki au nord-ouest d'Hiroshima. Son nom signifie littéralement "temple aux trois cascades", en référence aux trois chutes d'eau qui traversent ses magnifiques jardins forestiers. Ce lieu sacré et préservé offre une atmosphère mystique unique, particulièrement spectaculaire en automne lorsque les érables japonais se parent de couleurs écarlates. Après le bombardement atomique de 1945, une pagode vermillon de deux étages fut déplacée depuis Wakayama en 1951 pour apaiser les âmes des victimes. L'eau des trois cascades du temple est utilisée chaque année lors des cérémonies commémoratives de la paix. Le site abrite d'innombrables statues de jizo et de bodhisattvas disséminées le long des sentiers ombragés, créant une atmosphère empreinte de sérénité. Pour les randonneurs, un sentier mène au sommet du mont Mitaki à 365 mètres d'altitude, offrant une vue panoramique exceptionnelle sur la baie d'Hiroshima.

Le réseau de tramways d'Hiroshima, exploité par Hiroshima Electric Railway (Hiroden), est le plus étendu du Japon avec 35,1 km de lignes et 8 lignes commerciales. Inauguré en 1912, ce système de transport est devenu un symbole poignant de la résilience de la ville. Le 6 août 1945, lors du bombardement atomique, 108 des 123 tramways furent endommagés et 185 employés périrent. Remarquablement, seulement trois jours après la catastrophe, deux tramways circulaient à nouveau gratuitement, offrant un signe d'espoir aux survivants. Aujourd'hui, le réseau conserve plusieurs tramways historiques, dont trois datant de 1942 (numéros 651, 652 et 653) qui ont survécu au bombardement et roulent toujours. Le parc comprend également des véhicules vintage provenant de Kobe, Kyoto et Osaka, ainsi que des modèles modernes Siemens et Mitsubishi. Ces tramways authentiques, véritables musées roulants, desservent toutes les principales attractions touristiques de la ville, du Dôme de Genbaku au château en passant par le jardin Shukkeien et le port pour Miyajima. Chaque tramway raconte l'histoire d'une ville qui a su renaître de ses cendres.

Le sanctuaire Hiroshima Gokoku, situé dans l'enceinte du château d'Hiroshima, est le plus grand sanctuaire shinto du centre-ville. Fondé en 1868 pour honorer les victimes du domaine d'Hiroshima lors de la guerre de Boshin, il rend désormais hommage à 92 700 âmes, incluant les soldats tombés dans les différentes guerres du Japon et environ 10 000 travailleurs et membres du corps de volontaires décédés lors du bombardement atomique. Détruit par la bombe en 1945, il fut reconstruit en 1956 à son emplacement actuel grâce aux dons des citoyens d'Hiroshima, puis entièrement rénové en 1995. Le sanctuaire est particulièrement célèbre car l'équipe de baseball professionnelle d'Hiroshima, les Hiroshima Toyo Carps, y vient prier chaque année pour la victoire, ce qui en fait un lieu de pèlerinage pour les fans de sport. Avec plus de 600 000 visiteurs en janvier pour le Hatsumode (première visite du Nouvel An), c'est l'un des lieux les plus animés d'Hiroshima. Le sanctuaire organise de nombreux festivals tout au long de l'année, dont le spectaculaire Mantou Mitama Matsuri où 100 miko (prêtresses) dansent à la lumière des lanternes, et le Tondo Matsuri le 15 janvier avec ses grands feux pour prier pour la santé.

Le Monument de la Paix des Enfants, inauguré en 1958, est l'un des monuments les plus émouvants du Parc du Mémorial de la Paix d'Hiroshima. Il rend hommage aux milliers d'enfants victimes du bombardement atomique, en particulier à Sadako Sasaki. Âgée de seulement 2 ans lors de l'explosion et vivant à 1,6 km de l'hypocentre, Sadako survécut mais développa une leucémie à l'âge de 11 ans. Hospitalisée, elle découvrit la légende japonaise selon laquelle quiconque plie mille grues en origami verra son vœu exaucé. Elle réalisa plus de 1000 grues avant de décéder en octobre 1955, son vœu étant un monde sans armes nucléaires. Ses camarades de classe lancèrent alors un mouvement national qui permit de financer ce monument grâce aux dons de 3 200 écoles japonaises et de neuf pays. La statue en bronze représente une jeune fille debout sur un piédestal, les bras levés tenant une grue dorée. À sa base, l'inscription proclame : "Ceci est notre cri, ceci est notre prière : construire la paix dans le monde". Aujourd'hui encore, des millions de grues en origami multicolores sont envoyées chaque année par des écoliers du monde entier et exposées autour du monument.

Le Musée Préfectoral d'Art d'Hiroshima, fondé en 1968 et entièrement reconstruit en 1996, est un espace moderne et lumineux de 20 000 m² sur 4 étages, situé juste à côté du magnifique jardin Shukkeien. Le musée abrite une collection permanente de plus de 5 000 œuvres organisées autour de quatre thèmes principaux. La section d'art japonais met particulièrement en valeur les artistes d'Hiroshima, dont Ikuo Hirayama, célèbre peintre hibakusha survivant de la bombe atomique, reconnu pour ses représentations de la Route de la Soie et du bouddhisme. Le musée possède également deux magnifiques paravents peints représentant les sanctuaires de Miyajima et Itsukushima. La collection d'art européen des années 1920-1930 présente des œuvres majeures du dadaïsme et du surréalisme, incluant des chefs-d'œuvre de Salvador Dalí ("Le Rêve de Vénus" de 1939), Max Ernst, René Magritte, Giorgio de Chirico, Marcel Duchamp et Jean Arp. Le grand hall du musée offre une vue imprenable sur le jardin Shukkeien et ses cerisiers en fleurs au printemps. Un ticket combiné musée-jardin est disponible pour 600 ¥, permettant de profiter des deux sites.