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Le Real Alcázar de Sevilla est l'un des plus anciens palais d'Europe encore utilisé comme résidence royale. Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, cet ensemble palatial fortifié remonte au Xe siècle sous le Califat de Cordoue. Reconstruit et agrandi au XIVe siècle par le roi Pierre Ier de Castille, il présente un mélange architectural exceptionnel d'art mudéjar, gothique, Renaissance et baroque. Les artisans musulmans ont créé pour les rois chrétiens un chef-d'œuvre où les influences islamiques et chrétiennes se conjuguent harmonieusement. Les vastes jardins, inspirés des traditions mauresques, offrent un havre de paix avec leurs fontaines, orangers et pavillons. Le palais a servi de décor à la célèbre série Game of Thrones, représentant les jardins de Dorne. La visite permet de découvrir des patios somptueux, des salles richement décorées et des jardins qui s'étendent sur plusieurs hectares. Accessible depuis le centre historique, l'Alcázar constitue avec la cathédrale et les archives des Indes un ensemble monumental inscrit au patrimoine de l'humanité.

La Cathédrale de Séville est la plus grande cathédrale gothique du monde et le troisième plus grand édifice religieux de la chrétienté après Saint-Pierre de Rome et Saint-Paul de Londres. Édifiée entre 1401 et 1507 sur l'emplacement de l'ancienne Grande Mosquée almohade, elle conserve certains éléments de l'édifice islamique comme la Cour des Orangers et le célèbre minaret devenu la Giralda. Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, la cathédrale abrite le tombeau de Christophe Colomb porté par quatre statues représentant les royaumes d'Espagne. La Giralda, ancien minaret almohade de 104 mètres construit en 1184, fut transformée en clocher au XVIe siècle avec l'ajout d'un campanile Renaissance et du Giraldillo, statue en bronze représentant la Foi. L'ascension se fait par 34 rampes en pente douce initialement conçues pour être empruntées à cheval par le muezzin. Du sommet, une vue panoramique exceptionnelle s'offre sur toute la ville et le Guadalquivir. L'intérieur de la cathédrale impressionne par ses dimensions colossales avec cinq nefs, 80 chapelles, un chœur monumental et un retable majeur considéré comme le plus grand au monde.

La Plaza de España est l'un des ensembles architecturaux les plus spectaculaires d'Espagne, construit pour l'Exposition ibéro-américaine de 1929. Conçue par l'architecte sévillan Aníbal González, cette place monumentale de 50 000 m² présente une forme semi-circulaire symbolisant l'embrassade de l'Espagne avec ses anciennes colonies. L'édifice principal, en briques et marbre, s'étend sur 200 mètres avec une façade ornée d'arcades, tours et balustrades de style néo-mudéjar mêlant influences Renaissance et mauresques. La construction mobilisa 1 000 ouvriers pendant 15 ans et utilisa des matériaux produits par les artisans de Triana. Le long des murs, 48 bancs en céramique décorée représentent les provinces espagnoles avec leurs blasons, cartes et scènes historiques. Un canal de 515 mètres entoure la place, traversé par quatre ponts symbolisant les anciens royaumes d'Espagne. La Plaza de España a servi de décor à de nombreux films dont Star Wars Episode II et Lawrence d'Arabie. Aujourd'hui monument emblématique de Séville, la place accueille artistes de rue, musiciens et danseurs de flamenco, créant une atmosphère animée et authentique.

La Torre del Oro est l'un des monuments les plus emblématiques de Séville, une tour de guet almohade dodécagonale construite en 1221 pour défendre le port et l'Alcázar. Haute de 36 mètres, elle faisait partie du système défensif avec une chaîne reliant l'autre rive du fleuve pour contrôler l'accès maritime. Son nom provient probablement des reflets dorés que ses carreaux de céramique émaillée projetaient sur le Guadalquivir, bien que certains pensent qu'il fait référence à l'or des Amériques qui y était entreposé. La tour fut agrandie d'un deuxième étage au XIVe siècle par Pierre Ier de Castille, puis d'un troisième niveau en 1760 avec un lanternon circulaire. Durant l'âge d'or de Séville au XVIe siècle, elle servit de point de contrôle pour les navires revenant des Indes chargés d'or et d'épices. Aujourd'hui, elle abrite le Musée Naval depuis 1944, présentant cartes anciennes, maquettes de navires, instruments de navigation et uniformes maritimes retraçant l'histoire navale de Séville. Du sommet, une terrasse offre une vue splendide sur le fleuve, le parc María Luisa et le quartier de Triana.

Le Parc de María Luisa est le principal espace vert de Séville, s'étendant sur 34 hectares le long du Guadalquivir. Anciens jardins du Palais de San Telmo, ils furent offerts à la ville en 1893 par l'infante María Luisa Fernanda de Bourbon, duchesse de Montpensier. Le parc resta à l'abandon jusqu'en 1911 quand Jean-Claude Nicolas Forestier, paysagiste français du Bois de Boulogne, fut chargé de le réaménager pour l'Exposition ibéro-américaine de 1929. Il créa un jardin romantique avec allées ombragées, étangs, fontaines et pavillons néo-mudéjars. Le parc abrite la célèbre Plaza de España ainsi que la Plaza de América entourée de bâtiments de l'exposition convertis en musées. Parmi les éléments remarquables figurent la Fontaine des Lions de 1913, la Fontaine des Grenouilles, l'étang des Lotus et le monument à Gustavo Adolfo Bécquer. Le parc est aussi un jardin botanique avec une riche diversité d'espèces : palmiers dattiers, orangers, magnolias, eucalyptus et de nombreuses espèces exotiques. Lieu de promenade privilégié des Sévillans, le parc offre ombre et fraîcheur appréciables durant les chaleurs estivales, avec possibilité de le parcourir en calèche ou à vélo.

Les Arènes de la Real Maestranza de Caballería sont parmi les plus anciennes et prestigieuses d'Espagne, considérées avec celles de Las Ventas à Madrid comme la "Cathédrale de la Tauromachie". La construction débuta en 1761 pour remplacer les arènes en bois rectangulaires et s'acheva 120 ans plus tard en 1881. L'institution de la Real Maestranza de Caballería, corporation militaire nobiliaire fondée au XVe siècle, reçut en 1730 de Philippe V le privilège d'organiser des corridas. Les arènes présentent une forme légèrement ovale plutôt que circulaire, particularité unique en Espagne due aux contraintes d'insertion dans le tissu urbain du quartier d'El Arenal. Avec une capacité de 12 500 spectateurs sur deux niveaux de gradins, elles accueillent les corridas de la Feria de Abril et les meilleurs toreros espagnols. La visite guidée permet de suivre l'itinéraire des toreros, découvrir le Patio des Chevaux, la Chapelle des Toreros où ils prient avant l'entrée dans l'arène, le musée taurin avec costumes brodés d'or et affiches anciennes, puis de contempler l'arène depuis les gradins. L'architecture baroque et l'intégration urbaine font des arènes un monument historique classé en 1984.

Le Metropol Parasol, surnommé "Las Setas" (les champignons) par les Sévillans, est une structure architecturale contemporaine audacieuse inaugurée en 2011 sur la Plaza de la Encarnación. Conçu par l'architecte allemand Jürgen Mayer après avoir remporté un concours international en 2004, ce monument en bois de 150 mètres de long, 75 mètres de large et 28 mètres de haut est l'une des plus grandes structures en bois au monde. Composé de six parasols géants en forme de champignons reliés entre eux et construits avec 3 400 pièces de bois représentant 2 500 m³ de matériau, il nécessita 16 millions de vis et clous pour 3 000 nœuds structurels. Le projet controversé, avec dépassement de budget et retards, divisa les Sévillans entre admirateurs de l'audace architecturale et détracteurs critiquant l'intrusion de la modernité. La structure offre différents niveaux : un marché couvert au rez-de-chaussée, l'Antiquarium en sous-sol présentant des vestiges romains et wisigoths découverts lors des fouilles, et au sommet une passerelle panoramique de 250 mètres permettant d'admirer les toits du centre historique et un restaurant avec terrasse. Les parasols créent une ombre bienvenue sur la place durant les chaleurs estivales.

Les Archives générales des Indes constituent un bâtiment emblématique du patrimoine mondial de l'UNESCO abritant la plus importante collection documentaire sur l'administration et l'histoire des colonies espagnoles d'Amérique et des Philippines. Édifié entre 1584 et 1598 sur ordre du roi Philippe II comme Lonja des Marchands, l'édifice de style Renaissance par Juan de Herrera servait aux négociants traitant avec les Indes. En 1785, le roi Charles III décida d'y centraliser toute la documentation coloniale dispersée à Simancas, Cadix et Séville. Les archives conservent aujourd'hui environ 43 000 dossiers représentant 80 millions de pages et près de 8 000 cartes et plans qui, mis bout à bout, s'étendraient sur plus de 9 kilomètres. Parmi les trésors documentaires figurent des écrits de Christophe Colomb, Magellan, Cortés et Pizarro, ainsi que les plans de villes américaines, cartes de navigation et documents administratifs retraçant trois siècles de présence espagnole en Amérique. L'architecture Renaissance sobre et harmonieuse du bâtiment carré autour d'un patio central contraste avec la richesse historique inestimable conservée dans ses salles. L'entrée gratuite permet d'accéder aux expositions temporaires présentant documents et cartes originales.

Le quartier de Santa Cruz est l'ancien quartier juif de Séville, transformé après la Reconquête en l'un des secteurs les plus charmants et authentiques de la capitale andalouse. Ancien cœur de la judería médiévale, il conserve le tracé labyrinthique de ruelles étroites et sinueuses, conçues pour protéger du soleil et créer des courants d'air frais. Les maisons blanches à la chaux avec patios intérieurs fleuris, balcons en fer forgé ornés de géraniums et azulejos décoratifs créent une atmosphère pittoresque typiquement sévillane. Le quartier abrite de nombreuses placettes ombragées comme la Plaza de Santa Cruz, la Plaza de los Venerables et la Plaza de Doña Elvira où il fait bon se reposer. Les Jardins de Murillo, ancien verger du Palais de l'Alcázar transformé en jardin public, offrent un espace vert avec fontaines et monuments. Santa Cruz concentre églises baroques, palais seigneuriaux, restaurants de tapas, boutiques d'artisanat et tablaos de flamenco. Quartier résidentiel prisé, c'est aussi le cœur touristique de Séville avec hôtels de charme dans demeures historiques. Se perdre dans son dédale de ruelles est une expérience incontournable pour découvrir l'âme de Séville, entre patios secrets, orangers parfumés et azulejos colorés.

Triana est le quartier le plus populaire et authentique de Séville, situé sur la rive droite du Guadalquivir et relié au centre par l'emblématique Pont de Triana. Ancien faubourg des potiers, marins et gitans, il est considéré comme le berceau du flamenco et de la culture sévillane populaire. Le quartier conserve une identité forte avec ses traditions artisanales, notamment la céramique produite dans les ateliers concentrés autour de la Plaza del Altozano. La rue Betis longeant le fleuve offre des façades colorées abritant bars à tapas, restaurants et terrasses animées avec vue sur la Torre del Oro et le centre historique. Le Marché de Triana, installé dans l'ancien Château de l'Inquisition, est un lieu vivant où découvrir les produits locaux. L'église Santa Ana du XIIIe siècle, le Château de Saint-Georges sur vestiges wisigothes abritant expositions sur l'Inquisition, et la Chapelle des Marins témoignent du patrimoine du quartier. Triana forma les marins partant pour les Amériques et donna naissance à des artistes de flamenco légendaires. Aujourd'hui quartier résidentiel vibrant, il conserve son authenticité populaire loin du tourisme de masse tout en offrant la meilleure ambiance nocturne de Séville avec ses bars et tablaos.

Le Pont de Triana, officiellement Pont Isabelle II, est l'un des monuments les plus emblématiques de Séville, reliant le quartier d'El Arenal au populaire quartier de Triana au-dessus du Guadalquivir. Inauguré en 1852, il fut le premier pont fixe en fer de la ville après des siècles de ponts flottants en bateaux. Conçu par les ingénieurs français Gustave Steinacher et Ferdinand Bennetot sur le modèle du Pont du Carrousel à Paris, sa structure métallique de 149 mètres enjambe le fleuve avec élégance. Les balustrades ornées et le tablier en arc surbaissé créent une silhouette reconnaissable dans le paysage sévillan. Classé Monument historique national en 1976, le pont est profondément ancré dans l'identité locale, symbole du lien entre Triana et le reste de la ville. Sa traversée offre des vues spectaculaires sur la Torre del Oro d'un côté, les façades colorées de la rue Betis de l'autre, et la cathédrale avec la Giralda en arrière-plan. Lieu de passage quotidien des Sévillans, le pont s'anime particulièrement lors des fêtes, processions et événements culturels. La nuit, son illumination dorée se reflète sur les eaux du Guadalquivir créant une atmosphère romantique appréciée pour les promenades nocturnes entre les deux rives.